VICTOR LANGLAIS

Bonjour et merci de m’offrir la possibilité de parler de mon métier parfois méconnu du grand public et des turfistes. 

J’ai toujours été plongé dans le monde équestre via un père turfiste, et je pratiquais également l’équitation, le CSO depuis tout jeune. Vers mes 12/13 ans, mon entourage m’a poussé vers le milieu des courses et j’ai eu l’opportunité d’effectuer plusieurs stages chez Guy Magret, les familles Raffin et Chalon par exemple. J’ai vraiment acquis de nombreuses compétences au cours de ces années mais étant plutôt doué à l’école, mes parents m’ont conseillé de me diriger vers des études supérieures avec l’obtention d’un diplôme en Ecole de Commerce (BAC+5) à la clé, spécialisé dans le marketing, la comptabilité, la gestion d’entreprise… 

 

A l’âge de 18 ans, en parallèle de mes études, j’ai crée ma société de courtage et je démarchais mes clients potentiels au téléphone durant le début de mon activité, ce qui ne m’a pas empêché de nouer de nombreux liens et me constituer un carnet d’adresses. 

J’ai par la suite sympathisé avec Franck Amar qui a décidé de partir en Australie en 2015 avec Louis Baudron, et j’ai ainsi pu racheter sa société alors que je n’avais que 24 ans et récupérer de ce fait la gestion de tous les étalons Dubois, un sacré coup de pouce pour mon entreprise.

J’étais spécialisé dans le marché des trotteurs dès la création de ma société, mais j’ai développé une branche galop en 2017 car la tournure prise dans le monde du trot m’embêtait dans le sens où il devenait plus compliqué de faire des croisements, cela étant principalement dû à un manque d’ouverture sur le catalogue des étalons. 

En 2020, j’ai donc pris un peu de recul dans cette discipline tout en poursuivant mes activités avec mes clients réguliers notamment. 

Le monde du galop offre énormément de possibilités depuis quelques années et c’est un marché qui ne connaît pas la crise. Je pense sincèrement que les trotteurs devraient copier le système actuel des galopeurs avec pour commencer le système des primes aux propriétaires ce qui permettrait d’avoir plus de chevaux étrangers sur nos pistes, plus de partants dans les courses et le PMU y gagnerait également sur le plan financier. 

Je suis basé à Nantes mais je voyage souvent pour aller visiter les haras, les écuries, et participer très souvent aux ventes aux enchères. 

Je n’ai pas d’employés mais je travaille avec 13 personnes qui sont entrepreneurs, freelance etc et qui m’accompagnent pour chaque pôle stratégique de l’entreprise comme la comptabilité, les réseaux sociaux, la gestion des chevaux … car je possède entre 90 et 100 chevaux (soit des parts, soit à 100%, soit en tant qu’éleveur) et ils sont dispatchés un peu partout, par exemple au Haras de Marancourt chez la Famille Lerner. 

Il est difficile au trot de vendre des foals ou des yearlings car la demande est plus faible sauf pour les personnes du milieu. 

Au galop, il y a une très forte demande sur ces sujets et beaucoup de grands propriétaires s’intéressent aux origines, mais essaient également de réaliser des profits. Par exemple, il est commun de voir un cheval s’imposer pour ses débuts et être vendu immédiatement car beaucoup spéculent sur la carrière d’un poulain ou d’une pouliche en espérant obtenir un grand reproducteur par la suite. 

Au trot, les acheteurs sont principalement francophones et issus du milieu des courses. 

Pour le galop, c’est très international avec une forte concentration venant du monde arabe, mais également les anglo-saxons et les américains. Nous avons même vu venir des clients de Russie ces dernières années suite aux sanctions économiques prises à leur encontre, ces derniers cherchant à diversifier leur portefeuille.

J’ai collaboré de nombreuses années avec l’écurie Hunter Valley qui reste une magnifique expérience. J’ai une clientèle assez diversifiée et internationale et chaque personne est intéressante pour moi, peu importe son origine ou ses moyens. 

 

Je cherche également à créer des associations en mixant tous types de profils en achetant des chevaux de course, des juments, et je prends un bout sur chaque cheval, ce qui rassure également mes clients.  

Le parfait exemple est l’écurie Daytona Stable avec une trentaine de propriétaires de la région parisienne qui sont dans leur trentaine (désolé pour le jeu de mots rires) dans laquelle nous avons acquis KRACK TIME ATOUT qui nous a offert deux victoires de Groupe 1. 

C’est essentiellement de par ma notoriété et le bouche à oreilles que j’obtiens mes clients. La communication est néanmoins essentielle dans mon métier, et en participant à divers événements tels qu’à l’Automobile Club France, au Wine Business Club, à différents rendez-vous professionnels, je glisse souvent un mot à des personnes éventuellement intéressées pour investir dans les chevaux. 

Comme beaucoup d’entreprises, je me sers de campagnes Google Ads, Facebook Ads, l’envoi de newsletter. 

Je me déplace souvent pour aller observer les chevaux dans les haras ou les centres d’entraînement, je reste en contact régulier avec les professionnels comme les éleveurs, les entraîneurs, j’essaie d’aller chercher de l’information et en obtenir certaines que les autres ne peuvent avoir. Je visionne également beaucoup les courses de 2 et 3 ans afin de repérer quelques pépites qui pourraient éventuellement intéresser ma clientèle. 

C’est un métier très prenant où l’on ne s’ennuie jamais mais tellement gratifiant quand notre expertise peut apporter de vives satisfactions aux personnes qui nous font confiance. Cela me permet également de fidéliser ma clientèle et le bouche à oreille va très vite dans ce milieu. 

Il s’agit d’une poulinière qui s’appelle PEROTAN acquise 650 000 euros aux ventes. C’est une lauréate de listed race. 

Je sais avec le recul que certaines maisons font du commerce et d’autres ne sont pas intéressées ou très rarement. Chaque cas est bien spécifique mais en connaissant les pros, nous pouvons nous adapter et en conclure s’il ya une possibilité de conclure une affaire ou si c’est peine perdue. 

En effet, j’y pense de plus en plus et il faudra trouver la bonne organisation mais je vais driver de temps en temps à l’entraînement et j’aimerais réaliser ce projet à moyen terme.

Il faut déjà, et c’est la base, être extrêmement ouvert d’esprit, savoir s’adapter à chaque type de personne, avoir beaucoup d’empathie afin de comprendre les problèmes et les interrogations de nos clients. 

Nous devons être un simplificateur pour le client mais aussi pour l’entraîneur qui va récupérer le cheval. Je pense également qu’il faut être honnête en toutes circonstances car cela crée un climat de confiance avec nos différents partenaires mais prouve également notre engagement et notre passion que ce soit envers les chevaux mais surtout pour les personnes qui nous font confiance au quotidien. 

Il fût un temps où nous devions obtenir une licence mais depuis 1998, ce n’est plus réglementé de la même manière. Néanmoins, ce serait bon pour la filière de revoir ce sujet et que chaque personne souhaitant exercer ce métier  puisse justifier de ces compétences auprès des institutions. 

Dans le passé, je pariais de temps en temps car j’aimais connaître les émotions d’un propriétaire le temps d’une course en supportant le cheval que j’avais joué. Lorsque l’on parie, on s’approprie quelque peu le cheval et c’une une sensation assez agréable. Au jour d’aujourd’hui, je ne parie plus ou vraiment à titre exceptionnel. 

C’est très simple, DAYTONA JET. Je l’ai acheté yearling et elle a pris plus de 350 000 euros de gains dans sa carrière, agrémenté d’une victoire de groupe. 

Sans hésitation l’ouverture du Stud Book, c’est primordial pour la survie et la croissance des courses. 

J’utilise beaucoup Trot Pedigree pour simuler des croisements, remonter les lignées etc Je regarde bien évidemment les courses sur Equidia la journée et pour me tenir informé des moments essentiels de la journée dans chaque discipline, 24h au Trot et Jour de Galop. 

Je souhaite continuer d’acheter de bons chevaux, de poursuivre ma passion d’éleveur, de sourcer de bonnes poulinières sur la partie galop, partie que je souhaite d’ailleurs développer de plus en plus. 

Vous pouvez me contacter via mon site https://www.langlais-bloodstock.fr/vlanglais ou sur la page Facebook Langlais Bloodstock 

Ce sera plutôt un nom. LITCHI CASTELETS que nous avons mis au pré ces derniers mois car il était encore vert mais il devrait réaliser une très belle campagne printanière. Il est sous la responsabilité de Jean-Philippe Monclin.