Nicolas Raimbeaux 

(NR) Salut Mika, c’est toujours un plaisir de te parler et de prendre du temps pour les turfistes car ils font vivre la filière ne l’oublions pas et nous devons, nous professionnels, communiquer positivement avec eux et créer une certaine connection afin de les intéresser toujours plus à notre passion commune.

(NR) Je suis toujours situé à Chaumont où j’ai racheté les parts de mon frère il y a quelques années, ce qui m’a permis d’augmenter le nombre de chevaux à l’entraînement (47) et j’ai eu la chance de récupérer la majorité des chevaux de Jacques Léomy (propriétaire de l’écurie Léomy), un homme d’affaires suisse qui investit énormément dans les chevaux. 

Cette opportunité m’a permis de toucher quelques chevaux au profil intéressant et de pouvoir augmenter mon nombre de victoires, notamment cette année. 

 

(NR) Ce fût très difficile de rester deux mois sans courir et pour des petites écuries comme la mienne, il est très compliqué de survivre financièrement. De plus, les aides du Trot ont été infimes pour nous suppporter sur cette période compliquée. 

Ensuite, nous avons été impacté par l’inflation, un peu comme tout le monde et les frais d’exploitation ont été multipliés par deux. Par ailleurs, je n’ai pas décidé d’augmenter le prix de la pension pour mes clients, ce qui d’un côté m’a également challengé sur le fait de travailler encore plus durement pour obtenir de bons résultats avec mes chevaux. J’ai aujourd’hui 40 ans, des enfants, et j’ai pris énormément de maturité dans mon travail tout comme dans ma vie personnelle. Je suis beaucoup plus réfléchi et cela s’en ressent dans mes résultats quotidiens. 

(NR) Sincèrement, je pensais que cela allait dépérir beaucoup plus vite. Nous n’arrivions pas à renouveler la clientèle des courses, les jeunes étant intéressés par d’autres activités comme le sport par exemple, mais Jean-Pierre Barjon a quand même réalisé de bonnes choses avec ses équipes, usant de son expérience d’ancien chef d’entreprise. 

Néanmoins, il reste encore beaucoup de travail et certaines choses qui devraient être faites ne le sont pas encore ou ne le seront jamais malheureusement. 

(NR) Comme dans tout sport, il y a du dopage et beaucoup de fraudeurs sont protégés par l’institution. Cela fausse un peu les courses et même au plus haut niveau, de très bons chevaux seront barrés par d’autres qui ont un « coup de pouce ». Malgré les sommes d’argent immenses que cela représente, un peu plus de transparence ferait un bien fou à la filière.

(NR) Je suis ouvert à toute règle qui permettrait d’obtenir de la transparence sur l’ensemble des courses. Je n’ai pas assez d’informations sur certains sujets dont tu parles mais il est certain qu’un ménage devrait être fait sur certains aspects. Le souci comme je l’ai précédemment dit, c’est que certaines grosses maisons sont protégées par les institutions et elles sont donc intouchables. Par conséquent, je comprends la frustration que peut ressentir certains parieurs. 

 

(NR) Les méthodes d’entraînement ont beaucoup évolué avec des entraîneurs s’inspirant souvent de ce qui se fait à l’étranger. A contrario, je trouve que les chevaux sont beaucoup moins durs qu’il y a 10-15 ans car tout est focalisé sur la vitesse. On remarque également que certaines carrières sont stoppées rapidement avec des chevaux plus facilement cassés que dans le passé. 

(NR) Les chevaux récupèrent assez facilement malgré de gros efforts donc je ne pense pas que la majorité des courses dures soient un problème pour les chevaux. Pour les bagarres de drivers, il peut s’agir d’un règlement de compte, de deux personnes qui ne s’apprécient pas, d’une dispute survenue la veille sur un autre hippodrome etc et dans ce cas là, oui en effet c’est le turfiste qui empâtit. 

(NR) Oui avec mes 58 victoires, je peux me mettre au sulky dans le Prix d’Amérique désormais. (Rires) Plus sérieusement, j’adore travailler mes chevaux le matin, prendre le temps de les comprendre et les faire évoluer dans le bon sens. J’aime me mettre au sulky en province afin d’effectuer les bons réglages pour les pilotes lorsque nous visons de belles courses. Néanmoins, il m’arrive de me faire plaisir et de me préparer un cheval afin de ressentir l’émotion de passer le poteau en tête. 

(NR) Il a rejoint l’Allemagne où il profite d’une belle vie de cheval de selle. 

(NR) Mon gros espoir se nomme JAGUAR DU BOCAGE. Je pense enfin avoir retrouvé un cheval de groupe Il a formidablement couru dans le Henri Ballière et sans une gêne, il aurait pu être troisième. Je vais le préparer du mieux possible pour le meeting d’hiver où je fonde de gros espoirs sur lui. 

Je viens de récupérer un poulain de chez Philippe Allaire, KOUGAR DE SIMM, pour Mr Léomy. Je pense que nous pouvons nous amuser un peu avec lui. J’aime bien également des poulains tels que KING TRACK ou encore KAISER FROMENTRO. 

(NR) Ce serait de continuer cette progression constante dans les résultats et d’engranger 50 victoires par saison, ce qui représenterait un aboutissement pour les 6 personnes qui composent mon équipe. J’aimerai beaucoup à moyen terme faire croître l’entreprise en trouvant de nouveaux clients qui pourraient m’apporter une qualité supérieure chez les chevaux.