Mon père était entraîneur et ma mère a été la première apprentie de France. C’est donc tout naturellement que je suis né dans ce milieu. J’ai intégré l’école de Laval durant mon adolescence où j’ai effectué deux années d’apprentissage chez mes parents. En poursuivant mes études, je suis resté un an chez Christian Bigeon en stage puis une année chez Jules Lepennetier. J’ai ensuite rejoint l’écurie de Mathieu Fribault comme salarié où je suis resté un an puis je suis retourné aux sources, dans la famille, où j’avais beaucoup de montes extérieures ce qui m’a permis de rencontrer Stéphane Meunier avec qui j’ai beaucoup collaboré. Le meeting d’hiver suivant, j’ai eu la chance de travailler pour l’écurie de Claude Guedj. Je suis passé professionnel en mai 2010 et n’ayant pas un « nom » relativement connu dans le milieu, j’ai décidé de décrocher ma licence d’entraîneur, chose qui m’a permis de m’installer à mon compte en Janvier 2011 dans la ferme de mon grand-père, Jean Couëron, à qui je dois tout dans ma réussite.
La propriété est située à Guenrouet, entre Nantes et La Baule, sur 65 hectares, avec une ligne droite de 960 mètres et une douzaine de paddocks. Les chevaux sont en stabulation et je possède également un marcheur de six places. Mon père est également sur place où il a son petit effectif. Je dispose d’un salarié et suis à la recherche d’un nouvel apprenti. D’ailleurs si une personne motivée est interessée à l’idée de nous rejoindre, c’est avec grand plaisir (rires).
Je suis actuellement à 134 victoires depuis le début de ma carrière.
J’ai connu une très bonne année en 2011 mais en 2013, l’écurie compte 15 gagnants ce qui me satisfait pleinement et il est bien possible que celle-ci soit donc la meilleure.
JAG DE BELLOUET sans hésitation ! C’était un cheval complet qui alternait attelé et monté avec une grande facilité. C’était un « carnivore » avec ses adversaires !
TEXAS CHARM est un cheval exceptionnel qui réalise des prouesses actuellement. Il sera sûrement l’un des favoris au prochain Prix d’Amérique et j’en ferais volontiers mon préféré.
Je suis quelqu’un de rigoureux, de très méticuleux. Par contre, je peux être parfois lunatique mais nous le sommes un peu tous (rires)
Non pas vraiment, mes amis m’appellent « Rich ». Après, je ne suis peut-être pas au courant (rires).
La tradition est de déboucher une bouteille de champagne afin de féliciter le travail de l’équipe et la motiver car nous savons tous que nous pouvons tout perdre du jour au lendemain dans notre milieu.
Oui avec une quinzaine de victoires dans l’écurie sans comptabiliser les montes extérieures, l’année a plutôt été bonne. Je ne me fixe jamais d’objectifs, le principal dans notre métier étant de garder une constance dans notre travail et prouver aux autres que nous sommes capables de faire aussi bien. Le reste n’est que du bonus qui honore le travail intense de l’équipe au quotidien.
J’ai deux très bons potes qui sont Antoine Wiels et Jonathan Carré que je salue au passage. Nous sommes de la même génération et nous pouvons échanger en toute confiance sur tout et rien.
J’aurais bien aimé exercer la même profession que mon grand-père, Jean Couëron, qui était agent immobilier et a vraiment réussi sa vie. Malheureusement, il nous a quitté en 1993.
Le monde des courses à l’étranger va mal. Beaucoup de professionnels et propriétaires européens achètent des chevaux français ou viennent s’installer sur notre sol. Je pense que la protection des entraîneurs français par les institutions n’est pas assez forte actuellement.
L’arrivée d’Equidia, qui retransmet les courses en direct, a permis de démocratiser notre milieu en médiatisant les courses et en faisant arriver de nouveaux propriétaires même des personnes qui ne connaissaient rien aux chevaux. Je pense qu’en communiquant de manière informative et éducative, nous pouvons encore développer l’institution des courses à un plus grand panel.
Je suis très admiratif du travail de Sébastien Guarato qui a cette force de comprendre chaque cheval. Concernant les drivers, j’en apprécie beaucoup comme Franck Nivard qui possède cette faculté de s’adapter à chaque cheval. Chez les jeunes, David Thomain est le futur JMB à mon humble avis.
Je n’ai pas de temps libre (rires). Plus sérieusement, le peu de moments tranquilles que je peux avoir me permet de retrouver mes amis et d’aller au restaurant, en bref de décompresser un minimum.
TON ECART est le meilleur cheval de l’écurie. Il devrait encore bien faire au trot monté après son excellente année. URANUS DU CHENE est capable à l’avenir de gagner son prix de série parisien. VALENTINE PRIOR fraîchement arrivée à la maison est une jument honnête sur qui je compte pour la province.
Je suis d’un naturel très zen donc je ne me mets pas une pression insurmontable. Il est certain que l’on aborde ce genre de course un peu différemment mais mon calme est un atout qui me permet de bien me concentrer. APOLLON DE LA LYS est un cheval de classe qui m’a beaucoup plu en dernier lieu. Je le pense sincèrement capable de rivaliser avec ces chevaux-là. Il part bien et c’est un vrai trotteur, il est très sûr en course. Si tout se passe bien, il devrait être dans les 4 premiers.
Nous avons pu découvrir à l’issue de cet entretien un jeune homme censé, simple, d’une gentillesse exemplaire, qui ne cesse d’évoluer au fil du temps. Richard Joly fait partie de cette jeune génération très en vogue depuis cette année et qui devrait continuer à faire parler de lui dans les mois et années à venir.
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