Fabrice Souloy

A mes débuts, j’ai effectué un stage chez Alain Roussel puis j’ai passé deux hivers chez Philippe Allaire. J’ai décidé de m’installer en 1994 dans un Haras près d’Argentan où ma première grande réussite fût grâce à DIRTY qui a empoché à l’époque un peu plus de deux millions de francs de gains. J’ai remporté mon premier Groupe 1 en 1999 dans le Critérium des 3 Ans avec INSTALL. J’ai eu la chance de tomber sur des cracks tels que JEANNE’S FELLAJUSSIAKOREAN… qui m’ont permis de me faire connaître davantage du grand public.

 

Un grand propriétaire, Manuel Garcia, a ensuite débarqué dans l’aventure et nous avons investis ensemble notamment dans les poulains. J’ai par la suite vendu le haras dans lequel nous étions installés pour acheter le Haras de Ginai en 2001.

Le Haras est divisé en deux parties : la partie élevage gérée par ma sœur et mon beau-frère, qui comporte une vingtaine de poulinières ainsi que nos étalons maisons, mais aussi la partie entraînement où nous avons investis l’argent gagné au cours de ces dernières années pour réaliser le meilleur centre d’entraînement possible. Celui-ci est composé de 90 paddocks, trois lignes droites de 1200m, deux pistes rondes, un chemin de 10km de promenade, trois marcheurs, une piscine etc… Le but principal de l’écurie est de cocooner nos pensionnaires et de les amener au top de leurs potentiels dans des conditions extrêmement favorables.

Nous avons 20 personnes au total dont la moitié qui est attachée à la partie entraînement.

Sans hésiter 2008 avec 15 victoires de Groupe 1 répartis dans toute l’Europe comme le Prix de France, l’Elitloppet, le Prix René Ballière, le Prix de Paris, le Grand Prix de la Loterie, le Grand Prix d’Oslo, etc… L’écurie a réussie à engranger environ 6 millions d’euros.

(rires) Il n’y en a aucun malheureusement. Gérer une écurie coûte cher avec le personnel à payer, les trajets pour aller aux courses à financer, etc… J’essaie d’avoir une chance quand je présente un cheval que ce soit à Paris ou en province, respectant le parieur par la même occasion.

Je serais incapable de fournir le nombre exact mais les 1000 victoires ont été dépassés il y a peu. En revanche, je peux affirmer que j’ai remporté 63 Groupe 1 en espérant que cela dure !

Pas spécialement, j’essaie de garder la même dynamique et ligne de conduite dans l’écurie et de gagner un maximum de courses comme tous mes collègues.

KOREAN en 2002 dans le Critérium des 4 Ans car c’est grâce à cette victoire que nous avons pu acquérir le Haras de Ginai et se développer par la même occasion. Il reste et restera mon cheval de cœur.

Par contre, j’ai remporté de très belles épreuves un peu partout dans le monde mais je dois avouer que le Prix d’Amérique ne fait pas encore partie de mon palmarès. Je n’en fais pas une fixation et si cela doit arriver un jour, alors je profiterais intensément de ce moment.

C’est difficile car ils sont plusieurs à être impressionnants au sulky comme Jean-Michel Bazire, Franck Nivard, Eric Raffin. La jeune génération commence également à faire parler d’elle mais l’expérience prime toujours dans les grandes épreuves car elles sont beaucoup plus tactiques.

J’en ai plusieurs comme JMB ou Franck Nivard entre autre.

Je travaille mes chevaux en intervalles, en fractionnés et en 2X4 lignes droites. Bien évidemment, les chevaux étrangers mettent en moyenne 1 mois à s’acclimater à la France et à la méthode d’entraînement de la maison. L’avantage de ces chevaux est qu’ils se préparent assez rapidement.

Oui, en effet c’est un choix personnel car comme je le disais précédemment, il y a du personnel qualifié à payer, l’essence pour se rendre aux courses, l’entretien des chevaux et du matériel et tout cela coûte très cher. Je privilégie donc la qualité à la quantité. De plus, il y a beaucoup de travail sur chaque cheval pour trouver l’élément déclencheur qui va les amener au top et je ne peux pas me permettre d’avoir trop de chevaux à l’écurie.

J’ai commencé à avoir de la réussite avec quelques chevaux étrangers il y a quelques années et tout s’est fait ensuite par le bouche à oreille. Ces chevaux ne sont pas forcément meilleurs que les chevaux français en règle générale, mais ils sont intéressants à entraîner et ont de la qualité pour s’illustrer à Paris. Le plus souvent, ils se trouvent également en retard de gains et cela permet de leur donner du moral très facilement tout en engrangeant des gains.

 

Non, cela ne se fait que par le bouche à oreille. Un propriétaire satisfait parlera à l’un de ses amis de cette réussite et lui donnera peut-être l’envie de placer l’un de ses chevaux chez moi. Ensuite, je n’accepte pas n’importe quel cheval. Je regarde ses performances et s’il a un programme adéquat en France. Si à l’entraînement le cheval ne s’adapte pas ou qu’il ne me donne pas entière satisfaction, il repart chez son propriétaire. Parfois, je récupère également des chevaux de qualité mais à problèmes que leurs précédents entraîneurs n’ont pas réussis à résoudre.

Il peut y avoir parfois des arrangements avec certains propriétaires qui ne veulent pas payer de pension par exemple, mais je ne prends pas de part sur ces chevaux.

Ce sont deux excellents chevaux qui sont en retard de gains et qui devraient s’illustrer cet hiver en France. On les verra très bientôt en piste…

Il faudrait que nos dirigeants se concentrent enfin sur l’élément essentiel de notre système, les parieurs !!! Il faudrait supprimer la tirelire qui ne sert à rien car il faut se rendre à l’évidence, 99,9% des personnes ne la toucheront jamais. Les rapports du Quinté sont très faibles alors que cela représente la mise la plus importante de la journée du PMU. Le grand problème de nos dirigeants, c’est qu’ils ne sont pas des hommes de terrain et ne comprennent pas grand-chose aux attentes des parieurs et des différents acteurs de la filière.

Le média est indispensable pour relater l’information hippique, promouvoir notre milieu, et tous les acteurs quels qu’ils soient doivent alimenter de manière objective les contenus d’information. Par contre, il est devenu tellement facile de devenir journaliste hippique et pas mal d’entre eux ne sont pas à leurs places, n’étant pas crédibles mais ce phénomène s’est pourtant tellement banalisé…

Il a très bien couru et n’a coincé que dans les 150 derniers mètres. Par contre, il a toussé après la course et va être scopé mais rien de bien méchant. Il va disputer les trois dernières « B » avant son objectif de l’hiver, le Grand Prix d’Amérique.

ANASTASIA FELLA pleine actuellement de READY CASH sera saillie par UN MEC D’HERIPRE l’année prochaine.

REPAY MERCI a laissé de gros regrets après sa faute la semaine dernière mais il est en très belle condition. Il devrait s’imposer lors de sa prochaine sortie.

 

Cette conclusion sera nôtre car nous souhaitons tout d’abord remercier grandement ce grand professionnel plein de bon sens et de bonne humeur pour nous avoir accorder cet entretien. Nous espérons que vous en saurez désormais davantage sur ce grand Monsieur qui fait partie du gratin de nos professionnels en France et nous lui souhaitons le meilleur pour l’avenir avec pourquoi pas, mais souhaitons-lui un sacre dans ce prochain Prix d’Amérique avec UN MEC D’HERIPRE